Quand vous serez au milieu de la grande vie paysanne
En 1977, Jack rencontre Julos, au cours d'une émission à la RTBF réalisée par Julos:
"De Bric et de Broc"
S'en sont suivi des tournées, des musiques...
"Allo Jack!On a remisé ton banjo et ta guitare.je regarde les émissions:"De bric
et de broc" que nous avions faites ensemble à la RTB. Tu étais somptueux dans
le "Serrurier Magique". J'écoute les plages de mes disques àù tu as joué:"La
bière catholique","La vie paysanne.
J'écoute"Pixerécourt"un de tes chefs d'oeuvre qui zonzonnera encore longtemps
à mes oreilles de voyageur, j'écoute ce disque sur les voix auquel tu avais
participé, j'écoute toutes ces trouvailles musicales que tu as semées dans
tant de disques et au cours de tant de concerts quand tu bourlinguais encore
sur les routes de France. Je revois ta petite maison en Dordogne et je me
souviens de ta visite chez nous en ces temps anciens juste après qu'une belle
voyageuse eut pris comme toi le chemin des étoiles filantes. Je me rappelle
nos longues marches à travers la campagne à Tourinnes-la -grosse à parler à
n'en plus finir du sens des aiguilles des montres. J'ai souvenance de ta
tristesse, de ta détresse et de ce désaroi si fort à en vouloir définitivement
partir,à vouloir retourner la peau du temps. Je te revois à mon dernier concert
à Dunkerque: notre visite chez toi rue de Chapeau Rouge, tu avais un trou dans
la gorge et tu respirais avec peine.Le 22 novembre nonante-et-un, nous étions
une poignée de vieux amis à Wattrelos dans le Nord à te regarder définitivement
partir au son de la berceuse de Brahms que tu aimais et les propos dérisoires
du croquemort avaient le gout du surréel. On a jeté tes cendres sur la forêt de
Dordogne que tu avais arpentée en tous sens. O mon vieux bourlingueur, toi qui
aimais tant jouer à la soirée entre poire et fromage avec ce petit vin qui
lâche les esprits et fait courir les doigts sur les guitares dans les
maisons-nids au bord du grand feu de la tendresse,ô mon vieux Jack, bon
voyage dans l'envers du décor, t'auras plus jamais mal à ton poumon fantôme,
tes musiques et ta voix nous n'avons pas voulu qu'elles s'en aillent et nos
oreilles te retrouveront tant que les jours seront longs au bord de la nuit."
Julos Beaucarne Tourinnes la grosse 4/12/91
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